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CHRONIQUE MECANIQUE

CHRONIQUE MECANIQUE

L'oeil critique de Jean Vacances sur le cinéma - Retrouvez également la page Facebook du blog : www.facebook.com/ChroniqueMecanique


DANS TON SOMMEIL

Publié le 21 Octobre 2010, 12:52pm

Catégories : #DANS TON SOMMEIL


Un film de Caroline et Éric DU POTET
Thriller/Epouvante - France - Couleur - 1h20
Sortie le 24 mars 2010
Scénario de Caroline et Éric Du Potet
Produit par Caroline Adrian et Antoine Rein
INTERDIT AUX MOINS DE 12 ANS

De quoi ça parle ?
Depuis une terrible tragédie, Sarah, infirmière, vit seul dans la grande maison familiale. Un soir, alors qu'elle rentre tard de son travail, elle percute avec sa voiture un jeune homme complètement apeuré, Arthur. Elle décide de l'emmener chez elle pour le soigner, mais à cet instant, ils sont tout deux pris en chasse par un homme mystérieux. C'est le début d'une soirée cauchemardesque...

C'est avec qui ?
ANNE PARILLAUD > Sarah - ARTHUR DUPONT > Arthur - THIERRY FREMONT > L'homme - JEAN-HUGUES ANGLADE > Le mari de Sarah



Et ça donne quoi ?
Avec « Dans ton sommeil », sorte de « Funny games » à la française, Caroline et Eric Du Potet signent une pellicule qui se rapproche grandement du film de genre à proprement dit, chose que ne renieront pas les amateurs. Grâce à une mise en scène très soignée et des acteurs vraiment séduisants, ils accouchent d'un spectacle à la tournure assez originale, envoutant par instant, et parfois empreint d'une certaine philosophie poétique, malgré un côté glauque et profondément sombre. Malheureusement, ce premier long-métrage ne tient pas ses promesses. Desservi par quelques grosses maladresses narratives, il finit par s'essouffler complètement.
Une maison isolée à la campagne. Un cambrioleur qui rôde. Un téléphone portable oubliée. Un téléphone fixe pas encore installé. Oui, on peut dire que tout était vraiment fait exprès cette nuit là chez Sarah pour vivre la soirée idéale d'un bon film d'horreur ! Au détour du route de forêt, cette dernière rencontre accidentellement un adolescent, pris en chasse par un homme mystérieux, et c'est le début d'un long cauchemar... Cauchemar durant lequel les réalisateurs vont cultivés un côté ambigu et malsain. L'haletante course-poursuite habituelle qui caractérise les « survivals », vire dans la seconde partie, beaucoup moins exsangue que la première, en une autre tournure du jeu du chat et de la souris, bien plus psychologique celle-là. On sent la volonté de nous surprendre de la part des frères et sœurs Du Potet, de nous manipuler, un peu comme le font les personnages de leur film, et ce n'est pas ça que l'on pourra leur reprocher. Malgré tout, c'est dans cette phase de surprises et de rebondissements que l'on peut se retrouver totalement déconcertés. Les choix de montage en laisseront dubitatif plus d'un, et sont un tantinet maladroits. Mais bon, on aurait sans doute aussi pu railler ce long-métrage si il avait une approche et une trame bien plus conventionnelles, et au moins, les deux réalisateurs ont pris un parti artistique et s'y sont tenus jusqu'au bout. Même si ce système scénaristique n'est pas toujours très convaincant, il faut avouer que leur mise en scène a néanmoins de la gueule et ne manque pas d'ambition, là où l'on reproche souvent à d'autres d'en manquer ou d'être impersonnelle. Côté casting, du bon. Anne Parillaud, éternelle « Nikita », le toujours impeccable Thierry Frémont, la participation de l'excellent Jean-Hugues Anglade, et le jeune Arthur Dupont, grand espoir du cinéma français, et véritable révélation ici. Tous ces acteurs se démènent pour faire vivre leurs personnages avec force, car leurs traits de caractère et leurs blessures secrètes ne sont pas laissés à l'abandon, et c'est peut-être là l'un des meilleurs points.

Mais si la première demi-heure de « Dans ton sommeil » est vraiment très encourageante, le reste est moins réussi, moins bien négocié, moins convaincant, et c'est fort dommageable. Glissant sur la pente savonneuse du trop intellectualisant et du trop psychologisant, le film se perd un peu, et le rythme en pâtit lourdement. Et là encore sur le final, des éléments peuvent laisser perplexe. Sa belle atmosphère froide, et parfois même dérangeante, se dissipe progressivement, laissant place à des jets de sang de plus en plus nombreux, et le film s'embourbe, ce en dépit des véritables efforts fournis.

Un gros DOMMAGE au final pour « Dans ton sommeil », qui a tout pour plaire énormément avant de quelque peu se saboter tout seul. Comme beaucoup de films d'horreurs français du reste. Bon je suis un peu sévère car il y avait matière à mieux faire, mais, pour ceux qui ont aimés "Ils" ou "Haute tension", celui-ci vaut le détour. Faut tout de même surveiller les Du Potet, qui montrent de bien belles qualités de metteurs en scène, notamment vérifiable dans leurs choix de plans, sobres et soignés, et l'ambiance qu'ils arrivent à créer par instant. Manque plus qu'a travaillé la construction du récit !




Quelques trucs à savoir sur le film pour se la péter en société
*
« Dans ton sommeil » marque les grands débuts de Caroline et Éric Du Potet derrière la caméra. Originaires de Grenoble, ils sont frères et sœurs, Eric, né en 1975, étant l'aîné de sept ans. Tous deux formés dans une école d'audiovisuelle parisienne très réputée (l'ESRA), ils font leurs armes en co-réalisant plusieurs courts-métrages, puis décide de faire le grand pas avec ce thriller sombre et violent, qu'ils ont écrit ensemble.

* Ce film marque les retrouvailles de Jean-Hugues Anglade et Anne Parillaud, presque 20 ans plus tard. En effet, ils s'étaient croisés en 1990 sur le plateau du film de Luc Besson, « Nikita », qui avait remporté un joli succès lors de sa sortie (plus de 3 millions d'entrées), et le César de la meilleur actrice pour l'interprète du rôle-titre. Il est intéressant de relever qu'ils y incarnés déjà un couple (amants à l'époque, mari et femme cette fois).


* Outre les belles présences de Parillaud et Anglade, le générique compte également le nom de l'excellent Thierry Frémont, l'indéboulonnable Jésus des Démons de Bernie Bonvoisin, et du jeune Arthur Dupont. Né en 1985 en région parisienne, il s'est révélé en 2006 en incarnant un frère amoureux de sa jeune sœur dans « Chacun sa nuit », réalisé par l'acteur du « Grand bleu », Jean-Marc Barr, et plus récemment en jeune rockeur talentueux dans « Bus Palladium » de Christopher Thompson (petit-fils du célèbre Gérard Oury).


* En Janvier 2010, lors du très réputé festival « Fantastic'arts » de Gérardmer, « Dans ton sommeil » a été projeté en tant que film d'ouverture des festivités. Il a également été présenté lors du festival du film français de Los Angeles, qui est destiné à promouvoir Outre-Atlantique, le cinéma indépendant tricolore.


* Le tournage a duré exactement 30 jours, et s'est déroulé en Alsace, dans une campagne près de Strasbourg. Un tournage rendu épuisant par des prises de vues effectuées quasiment toutes en pleine nuit, et très difficile en raison de conditions climatiques particulières, marquées par de fortes pluies. Certaines scènes, à cause de ces intempéries, n'ont tout simplement pu être tournées, et le script a donc été légèrement raccourci.
 




 


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