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CHRONIQUE MECANIQUE

CHRONIQUE MECANIQUE

L'oeil critique de Jean Vacances sur le cinéma - Retrouvez également la page Facebook du blog : www.facebook.com/ChroniqueMecanique


HARVEY MILK

Publié le 7 Avril 2010, 18:27pm

Catégories : #HARVEY MILK

 

 Un film de Gus VAN SANT
Drame/Biopic - Etats-Unis - Couleur - 2h08
Sortie française le 4 mars 2009
Ecrit par Dustin Lance Black
Produit par Micheal London, Bruce Cohen et Dan Jinks


C'est avec qui ?
SEAN PENN > Harvey Milk - JAMES FRANCO > Scott Smith - JOSH BROLIN > Dan White - EMILE HIRSCH > Cleve Jones - DIEGO LUNA > Jack Lira - VICTOR GARBER > George Moscone - ALISON PILL > Anne Kronenberg

De quoi ça parle ?
Au début des années 70. Harvey Milk, 40 ans tout juste, employé de bureau à Wall Street, est un homosexuel qui se cache pour vivre sa sexualité tranquillement. Voulant être plus libre, il quitte New-York avec son petit ami Scott, pour s'installer à San Francisco, où les mentalités sont plus ouvertes. Là-bas, ils s'installent au Castro, qui va vite devenir le premier grand quartier gay du pays. Mais beaucoup de politiciens font "la guerre" aux homosexuels, les considérant comme des déviants, et menacent de leur enlever leurs droits civiques. Révolté, Harvey, jusqu'ici simple militant, va se battre corps et âme pour défendre la cause homosexuelle. Il se lance alors en politique, et se présente au conseil municipal...



Et ça donne quoi ?
Avec une habileté qui lui est propre, beaucoup de style, une reconstitution d'époque de qualité et un scénario riche et solide, Gus Van Sant retrace les dernières années de la vie d'un homme qui se plaignait de n'avoir encore rien fait de sa vie, au soir de son quarantième anniversaire. Tout cela bien sûr avant de devenir le premier homme ouvertement homosexuel à être élu à un poste officiel aux Etats-Unis. Harvey Milk est non seulement rentré dans l'Histoire de la politique américaine, en faisant beaucoup de bruit pour défendre sa cause, mais il est devenu une véritable légende pour toute la communauté gay du pays. Et là où le réalisateur "palme d'orisé" à Cannes pour "Elephant" en 2003 réussit un joli coup, c'est que son film ne s'adresse pas qu'aux homosexuels. Car effectivement, même sans arrière-pensées ou préjugés, on pourrait penser que l'histoire de ce combat ne serait destinée qu'à un public concerné par la cause. Alors que finalement, pas du tout.
Et même heureusement d'ailleurs, car il n'y à pas que des noirs qui ont vus "Malcolm X", pas que des hindous qui ont aimés "Gandhi"...
Ici, Van Sant à décidé de revenir à une mis en scène un peu plus classique, plus abordable que pour ses quatre derniers films ("Gerry", "Elephant", "Last days" et Paranoïd park"), qui tenaient beaucoup plus du cinéma d'auteur indépendant, frôlant limite le statut de cinéma expérimental.
Son biopic se révèle être très documenté et très travaillé, du coup il n'en est que plus accrocheur.  On rentre vite dans le film et on y découvre, avec un certain plaisir, les aléas de la vie de cet homme courageux, charismatique et intelligent, entré en politique un peu par hasard pour révolutionner les normes établies. Et pour servir tout ça encore mieux, il est interprété avec force et conviction par un Sean Penn inspiré, tout à fait logiquement oscarisé pour l'occasion. D'ordinaire plutôt destiné aux rôles virils d'hommes à poigne, ce-dernier se glisse parfaitement dans la peau de Milk pour le faire revivre durant un peu plus de 2h, et réussit une belle composition d'acteur, juste et touchante, dans un registre assez surprenant pour lui, quasiment en contre-emploi. La dernière fois que l'acteur-réalisateur avait tenté ce genre de tour de force, en 2001 dans "Sam, je suis Sam" où il joué un attardé mental, sa prestation avait reçu une accueil très partagée de la part de la critique et du public. Ici, la contestation semble impossible. On a l'impression que Van Sant à beaucoup misé sur la qualité de ses acteurs, puisque de James Franco à l'excellent Josh Brolin, en passant, entre autres, par le jeune Emile Hirsch, tout le monde jouent au diapason.
Le film n'essaie pas de nous arracher des larmes à tout prix, en jouant à fond la carte de la sensiblerie, ou en faisant passer Milk pour une victime, un martyr. Il reste sobre et objectif dans son propos, dans son traitement des faits. On sent là un grand respect pour celui à qui le film rend hommage. On peut pousser le vice dans la critique si l'on veut, et disant que justement, la première moitié du film est un peu trop lisse, trop dépourvue d'émotions, et c'est peut-être ça qui empêche d'être pris à 100% par le sujet, de vraiment se sentir toucher. Cela vient sûrement du fait que le réalisateur de "Will Hunting" fait trop attention au moindre de ses plans, à les soignés parfaitement, au détriment parfois du cœur même de son histoire et de sa direction d'acteur, qui, fort heureusement, savent jouer avec justesse comme des grands. Au contraire de tout ça, la seconde partie, surtout la fin, est d'une rare beauté et d'une grande sensibilité. Mais on peut dire sans se tromper, qu'avec ce film, Gus Van Sant à réussi son pari.

Quelques trucs à savoir sur le film pour se la péter en société
* Ce film retrace l'histoire vraie d'Harvey Milk (1930-1978), ou plus précisément les huit dernières années de la vie de ce militant pour la cause homosexuel et homme politique à la ville de San Francisco.

* Le film à remporté 2 ocars en 2009, avec la statuette du meilleur scénario et celle du meilleur acteur pour Sean Penn. Il a également été nominé dans 6 autres catégories, dont celles du meilleur film, du meilleur réalisateur ou encore du meilleur second rôle pour Josh Brolin. La prestation de Sean Penn à été plutôt encensée ici, car l'acteur a aussi été récompensé par un Golden Globe et un BAFTA (trophée remis en Angleterre). A noter que c'est la deuxième fois dans sa carrière qu'il remporte un oscar pour son interprétation, après celui remporté en 2004 pour "Mystic river" de Clint Eastwood.

* Aux Etats-Unis, le film est sorti en salles le jour du trentième anniversaire de la mort d'Harvey Milk. Une sortie hommage et symbolique donc.

* Ce projet tenait à coeur à Gus Van Sant depuis plusieurs années. Lui-même homosexuel, le réalisateur travaillait parallèlement sur cette idée de film depuis le début des années 90 et avait déjà effectué de nombreuses recherches sur le sujet. Après sa rencontre avec le jeune scénariste Dustin Lance Black, ils vont mettre quatre ans afin d'arriver à terminer l'écriture de ce long-métrage.

* On disait donc que faire un film sur la vie de Milk était depuis longtemps un objectif pour Van Sant. En effet, il avait déjà parlé du rôle, à l'époque, à River Phoenix, acteur avec qui il avait déjà tourné un film sur l'homosexualité avec "My own private idaho". Mais suite au décès tragique du jeune comédien en 1993, il avait ensuite parler du rôle à Matt Damon, qu'il avait utilisé dans un autre de ses films, "Will Hunting", avant de se tourner définitivement vers Sean Penn.

* Afin d'écrire au mieux son scénario, Dustin Lance Black a lu toutes les biographies écrites sur Milk mais à aussi rencontrer tout ses proches encore vivant. Mais c'est sa rencontre avec Cleve Jones, jeune militant homosexuel et grand ami de Milk à l'époque, interprété ici par Emile Hirsch, qui à changé beaucoup de chose. En effet Jones à beaucoup aidé le scénariste dans son travail et a même été embauché comme conseiller sur le film par Gus Van Sant.

* L'appartement utilisé pour le tournage est le véritable appartement dans lequel Harvey Milk vivait à l'époque à San Francisco. Il en est de même pour son magasin de photos qu'il tenait dans le quartier du Castro. Van Sant et l'équipe du film les ont loués aux nouveaux propriétaires pour toute la durée du tournage, et réaménager pour les rendre à l'identique de ce qu'ils étaient dans les années 70.

* La musique du film est signée par un des compositeurs les plus connus du cinéma américain. En effet, il s'agit de Danny Elfman, l'homme qui à composé, entre autres, les musiques de tout les films de Tim Burton et de la célèbre série TV "Les Simpson". Ce n'est pas la première fois qu'Elfman compose pour un film de Gus Van Sant, puisqu'il l'avait déjà fait à deux reprises lors de "Prête à tout" et "Will Hunting". Pour cette troisième collaboration, il à d'ailleurs été nominé à l'oscar de la meilleure musique, mais il ne l'a pas remporté.

* Partout où il est sorti, "Harvey Milk" à reçu un bon accueil, aussi bien critique que public. Mais, un seul pays au Monde s'est opposé à sa parution en salles. En effet, les Iles Samoa ont décidés d'interdire la sortie du film dans leur contrée.  Le censeur principal des Samoa à expliqué que le film avait été jugé comme "contraire au croyance chrétienne et à la culture samoane. Certaines scènes sont tout à fait inappropriées et contraire au mode de vie, ici, aux Samoa". Ce n'est pas la première fois que ce pays, profondément conservateur et chrétien, censure un film à priori inoffensif, puisqu'ils avaient déjà empêcher la sortie de "Da Vinci code " en 2006, car le film de Ron Howard donné une "mauvaise image du christianisme". 

* Tout les figurants de ce film sont des habitants de San Francisco qui ont tous acceptés de jouer à titre totalement gratuit pour l'occasion.




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