Un film de John HILLCOAT
Drame/Science-fiction - Etats-Unis - Couleur - 1h50
Sortie française le 2 décembre 2009
Ecrit par Joe Penhall (D'après le roman de Cormac McCarthy)
Produit par Nick Wechsler, Steve Schwartz et Paula Mae Schwartz
INTERDIT AUX MOINS DE 12 ANS
C'est avec qui ?
VIGGO MORTENSEN > Le père - KODI SMIT-McPHEE > Le fils - CHARLIZE THERON > La mère - ROBERT DUVALL > Le vieillard - GUY PEARCE > L'homme de la plage - GARRET DILAHUNT > Le cannibale - MICHEAL KENNETH WILLIAMS > Le voleur
De quoi ça parle ?
Il y a plusieurs années, la Terre à été frappée par une gigantesque catastrophe, on ignore exactement quoi . Aujourd'hui, elle n'est plus qu'un vaste champ de ruines et de cendres, où la plupart des vies animales et végétales se sont éteintes. Le Monde entier est progressivement retourné à l'état sauvage, et les survivants sont promis à une mort certaine, errant sans but ni nourriture, certains étant même devenus cannibales. C'est dans ce décor apocalyptique qu'un père et son fils font route vers le sud, afin d'y gagner la côte. Ce père n'a plus aucun espoir, hormis son enfant, avec qu'il effectue ce long et dangereux périple, et qui est sa dernière raison d'être...
Et ça donne quoi ?
Dans le genre des films post-apocalypses sortis ces dernières années, "La route" est sans aucun doute ce qui s'est fait de mieux, surclassant des grosses productions telles que "2012", "Le livre d'Eli" ou autres "Jour d'après". La grande force de ce film, à contrario de ceux cités précédemment, est de ne pas verser dans le côté catastrophe renforcé à grands coups d'effets spéciaux spectaculaires et de cascades époustouflantes, qui vous en mettent plein la vue pour combler les faiblesses d'un scénario sans le moindre atome de bon sens. Effectivement ici, ceux qui s'attendent à voir un film d'action rythmé et explosif se trompent, tout comme ceux pensant assister à un énième survival où les derniers survivants de ce Monde dévasté doivent affrontés des hordes de cannibales sanguinaires. Non, rien de tout ça, on assiste bien à un film dramatique, sur fond de film d'anticipation, un film intelligent et ambitieux mais jamais prétentieux. On suit alors pas à pas la route que font ce père déprimé et désuvré et son jeune fils qui n'a jamais connu un autre décor pour la Terre que celui là, recherchant un monde meilleur tout en sachant bien qu'il n'existe pas. Une véritable aventure humaine entre deux personnes dont l'amour qu'ils éprouvent l'un pour l'autre est leur dernière raison de (sur)vivre.
Le réalisateur australien John Hillcoat accouche ici d'une uvre à l'esthétique sublime, plusieurs de ses plans sont littéralement impressionnants et le grain de la photo, gris comme si une pluie de cendres s'était abattue sur la pellicule, est extrêmement bien travaillé. La reconstitution de son Monde apocalyptique est minutieuse, à faire froid dans le dos, et la philosophie de son scénario est ambiguë, à la fois pessimiste et fataliste, mais aussi porteuse de plein d'espoirs. Il n'y à pas de fausse morale qui serait mal venue, et on ne s'embarrasse pas avec d'inutiles détails, on ne porte aucun jugement, ni sur les raisons mystérieuses de cette catastrophe qui a tout chambouler, ni sur la psychologie des personnages qui peuplent l'histoire. Viggo Mortensen en tête est, comme toujours, bluffant dans la peau de cet homme qui n'a plus le moindre petit espoir, qui vire à la déprime et à la parano et dont le fils représente tout son univers. L'apparition de Robert Duvall en vieillard complètement paumé est poignante, c'est même un des grands moments de ce long-métrage. Un léger bémol tout de même : il pêche parfois par excès de noirceur et de froideur, et manque aussi d'un petit truc, un petit je-ne-sais-quoi assez inexplicable qu'ont les grands films. Mais "La route" reste vraiment un très bon film, sombre, épique, sinueux et émouvant.